Hey,
J’en ai gros sur la patate et j’ai vraiment besoin de déballer ce que j’ai sur le cœur.
Il y a quelques mois, Ambrosia, mon amie et attachée de presse m’a appelé super excitée pour m’annoncer que le New York Times voulait faire un article pour la couverture de leur section Arts. Je n’ai pas besoin de vous dire que le New York Times est un journal prestigieux, vous comprendrez donc qu’on était tous super contents à l’idée d’y apparaître.
Le plan, c’était d’envoyer un reporter de New York, qu’il passe à la maison pour qu’on fasse le gros de l’interview relax chez moi, et qu’on aille ensuite diner. Milena, la journaliste, était adorable, elle est effectivement passée à la maison, je lui ai fait visiter, et elle m’a même aidé à choisir ma tenue (une robe imprimée ISSA, des Loboutins et des créoles, au cas où vous vous poseriez la question). Elle a ensuite sorti son dictaphone, on a fait une interview d’une heure, une heure et demie, et on est sorties pour diner. On est allées au Wolsley, on a commandé une bouteille de vin. Je ne buvais pas trop à l’époque, mais je m’amusais tellement avec Milena, l’atmosphère était tellement relax, que j’ai un peu baissé mes défenses. Enfin, on a dîné, j’ai pris le Wiener Schnitzel et elle a commandé du canard, et on a partagé une sorte de salade de concombres. Quelques amis ont débarqué prendre un verre à la fin du repas, et on a passé une super bonne soirée. J’ai ensuite laissé Milena avec mon pote Louis, puisque je devais rejoindre d’autres amis avec lesquels j’avais prévu un dîner il y a quelques temps. Je savais que Milena était seule à Londres, et vu qu’elle avait l’air de bien s’entendre avec Louis, j’étais contente de la laisser en sa compagnie. J’ai donné à Milena mon numéro et mon email pour qu’elle me contacte si elle avait besoin de quoi que ce soit pour l’article, et je leur ai dit au revoir. En y repensant, j’étais un peu gênée de l’avoir laissé payer le dîner, mais elle avait insisté.
Plus tôt dans la journée, un photographe dont j’ai oublié le nom était passé à la maison pour prendre des photos pour illustrer l’article. Vu que l’article était centré sur une interview très intimiste et faite chez moi, ils voulaient une photo de moi dans mon appartement. Je n’ai pas l’habitude de faire entrer des photographes chez moi, mais vu les circonstances, et surtout, que le New York Times est un des journaux les plus respectables du monde, j’ai accepté.
L’article était génial. Il est sorti il y a à peu près un mois, avec une jolie photo de moi sur mon sofa en couverture de la section Arts du journal. J’ai revu Milena à New York il y a quelques semaines, au Bowery Ballroom, où je jouais. On a fait l’after party au Spotted Pig, on a bu quelques verres, et je l’ai remerciée pour l’article (ce n’est pas tous les jours qu’on écrit de jolies choses sur moi).
Pour commencer, que ce soit clair, Milena n’a rien à voir avec ce qui suit. Elle est journaliste et c’est tout. La raison pour laquelle ce que je vais vous dire me fait autant de peine, c’est que je pense que je n’aurai plus que de mauvais souvenir de cette journée à Londres à partir de maintenant. Des magazines comme NOW, People, Us Weekly, Heat, More, etc, impriment des photos qu’ils achètent à d’autres magazines. Par exemple, je vais faire une séance photo et une interview avec SPIN magazine ou Observer Music Monthly, et ils peuvent publier ces photos ou les revendre à d’autres magazines. Ces magazines publieront à leur tour ces photos, à côté de plein de déclarations prises dans des interviews précédentes. Tout cela peut-être très trompeur , puisque je ne pourrais jamais faire des interview avec tous les tabloïds, mais que ces articles font croire le contraire. J’ai essayé de reprendre un peu le contrôle de ce genre de choses récemment en faisant signer un contrat au magazine dés que je fais une séance photo, disant qu’ils ne publieront aucune photo de moi sans mon consentement.
Je ne fais pas ça par snobisme, mais juste parce que les magazines crédibles auront moins envie de me prendre au sérieux et de travailler avec moi s’ils ont l’impression que je fais des interviews avec le premier venu. La semaine dernière, j’ai eu ce mail de Murray Chalmers, mon publiciste pour les Royaumes Unis : « C’est exactement pour ça que je veux que tout le monde fasse des contrats pour les photos ! Je ne sais pas pour qui ont été faites ces photos de l’appartement, mais elles ont été vendues à OK, ce qui est vraiment casse couille, puisque ça donne l’impression qu’on a fait une interview avec OK… » Il y avait un lien vers le site d’Ok avec le titre « Exclusivité Mondiale, Lily Allen chez elle ». Cela va sans dire, j’étais mortifiée. En vrai, j’étais en pleurs : 6 photos de mon chez moi, que tout le monde pouvait voir, et une interview inventée vraiment trompeuse. Tout ça parce que j’avais laissé le photographe du New York Times entrer chez moi. J’étais furieuse, et je me suis immédiatement mise à passer des coups de fil. Je partais du principe que, comme d’habitude, j’avais un de ces contrats photos signés, mais mon agence de relation presses américaine m’a assuré qu’ils avaient un accord tacite avec le New York Times pour éviter ce genre de choses. Ca ne leur était jamais arrivé, et ils étaient aussi contrariés et fâchés que moi.
Au final, j’ai eu des excuses de OK, mais le New York times refuse d’accepter que ce qu’ils ont fait soit éthiquement mal. Tout le monde m’assure que ce genre de méthodes dégueulasses et basses, de la part du New York Times, c’est du jamais vu.
J’ai trouvé ce qui suit dans un retour d’email. Ce sont les explications du journal : J’ai le regret de vous annoncer que nous n’avons aucune trace ou souvenir de quelque restriction que ce soit de votre client ou de ses représentants quant à l’utilisation et l’exploitation de ces photographies. En effet, il n’est pas dans notre politique générale d’accepter de telles restrictions, et ce n’est certainement pas quelque chose que nous aurions pu accepter sans un accord écrit, confirmant ces arrangements. En tant que propriétaires des droits de milliers de photographies, une partie significative de notre métier, à l’instar de la plupart des organes de presse, est la publication de photographies dans des publications tierces. C’est une activité standard dans le milieu de la presse, et je suis désolé que votre cliente en ait été surprise. Face à de telles circonstances, nous ne pouvons accéder à vos demandes. J’espère cependant que cette correspondance apportera un peu de lumière sur cette question, afin que votre cliente puisse, dans le futur, faire les arrangements nécessaires.
Uuuuurrggh, c’est tellement condescendant et dégueulasse. Le monde perd une bataille si le New York Times considère OK Magazine comme un membre des « organes de presse ». Je suis désolé de vous emmerder avec tout ça, mais je pense que le New York Times s’est très très mal comporté sur ce coup là, et j’avais besoin de me décharger un peu. C’est une chose de poser pour une photo destinée au New York Times, c’en est une autre de laisser entrer OK Magazine chez vous. Et en plus, je n’ai même pas été payée…
Lil x